Rencontre avec la coccinelle asiatique : Caractéristiques et Impact
Sommaire
- Pourquoi exporter la coccinelle asiatique hors de Chine ?
- La coccinelle asiatique et la communication
- Mode de vie de la coccinelle asiatique
- Quels sont les limites et l’impact de la coccinelle asiatique sur notre écosystème ?
- Comment se débarrasser de la coccinelle asiatique ?
Il existe environ 6 000 espèces de coccinelles dans le monde. Celle qui nous intéresse aujourd’hui est la “coccinelle asiatique” ou Harmonia axyridis, originaire de Chine. Dans quel but a-t-elle été introduite en France ? Quelles sont les limites de son intégration et quel est son impact sur notre écosystème ?
L’Harmonia axyridis est présente sur les 4 continents et c’est la plus grosse coccinelle au monde. Elle mesure entre 4,9 et 8,9 mm. La femelle est plus grande que le mâle. Ses couleurs sont variables en passant du noir à point rouges, du rouge à points noirs, orangées ou jaunatres. Le nombre de points sur ses élytres (les ailes antérieures) va jusqu’à 19.
L’oeuf de la coccinelle asiatique mesure 1,2 mm, il est oval et jaune pâle. Son stade larvaire est au nombre de 4 et sa coloration varie en fonction de chaque stade larvaire.
Pourquoi exporter la coccinelle asiatique hors de Chine ?
Dès 1916, les chercheurs voient en la coccinelle asiatique une utilisation intéressante dans la lutte biologique et intégrée, contre les pucerons notamment.
La coccinelle asiatique est donc introduite en Europe et aux Etats-Unis dans les années 1980, dans un but bien précis. En France, l’INRA (Institut national des recherches agronomiques) importe la même année la coccinelle afin d’étudier l’évolution et la propagation de l’insecte. La souche choisie par l’INRA était pourvue d’ailes atrophiées avec une mobilité très restreinte et peu invasive. Elle sera ainsi commercialisée en guise d’insecticide naturel dans le sud de la France. A l’heure actuelle la présence de la coccinelle asiatique est répertoriée dans toutes les régions du pays. L’utilité de la coccinelle asiatique se trouve donc dans nos vergers et nos jardins d’ornements car elle a un grand appétit pour les pucerons, les cochenilles ou les psylles. Particulièrement vorace aux stades larvaires 3 et 4, l’insecte se délecte de 100 pucerons par jour ! L'adulte quant à lui, engloutit entre 90 et 270 pucerons par jour.
La coccinelle asiatique et la communication
Comme tous les insectes, la coccinelle asiatique communique à grands renforts de sécrétion de phéromones. Afin d’éloigner ses prédateurs elle utilise l’isopropyl méthoxypyrazine que l’on apparente à une sorte de produit chimique (une odeur) dont la concentration de produits est particulièrement forte en comparaison à celle des coccinelles autochtones ou des différentes espèces de coccinelles. En cas de forte excitation de l’insecte, il libère via ses pattes de l'hémolymphe (liquide analogue au sang) dont l’odeur très désagréable a un goût amer.
Mode de vie de la coccinelle asiatique
Elle hiberne les mois les plus froids mais se déplace à nouveau dès que la température dépasse les 10°C. Elle se cache en hiver dans des lieux secs et frais et peut se regrouper par milliers d’individus. On la retrouve par grappes sur les façades ensoleillées des murs. Elle colonise également l’intérieur des maisons.
La coccinelle asiatique peut piquer mais elle ne représente pas un risque sanitaire pour l’homme. Sa piqûre n'est pas douloureuse et ne cause pas d’irrigation, le risque d’allergie est possible mais plutôt rare.
Quels sont les limites et l’impact de la coccinelle asiatique sur notre écosystème ?
La coccinelle asiatique est passée du statut de l’insecte prometteur au statut de l’insecte nuisible.
L’histoire aurait pu être belle si la coccinelle asiatique n’était pas aussi vorace et si sa prolifération n’était pas aussi rapide. Particulièrement envahissante, la coccinelle asiatique pond jusqu'à 2 500 œufs tout au long de sa vie. Son très fort appétit a un impact négatif sur les espèces non cibles et sur les coccinelles indigènes.
Au stade larvaire et adulte, la coccinelle asiatique est cannibale, elle se nourrit des œufs des coccinelles locales. Son très grand appétit est un réel problème pour les coccinelles autochtones qui voient leur nourriture littéralement engloutie par leurs cousines asiatiques. Mais le scénario est bien plus complexe, la coccinelle asiatique tente tout simplement d'éliminer la coccinelle indigène en s’en nourrissant.
En outre, elle représente une menace sanitaire pour les coccinelles indigène car elle est porteuse de microsporides (champignons parasites mortels). Les œufs de la Harmonia axyridis sont porteurs de parasites et sont toxiques pour les coccinelles locales.
La coccinelle asiatique est nuisible et dommageable également pour l'œnologie. En se regroupant sur les grappes de raisins, elle entache l’équilibre et la qualité du vin par une modification gustative et olfactive.
La situation actuelle est donc préoccupante, à tel point que la coccinelle à 2 points est l’espèce la plus menacée selon l’étude du Centre Britannique d'Ecologie et d’hydrologie. Cette étude démontre une drastique diminution de 40 % de sa population. Certains pays comme la Belgique qui elle aussi a misé sur une politique de lutte biologique et intégrée, a retiré de la vente les coccinelles asiatiques.
A ce jour, la coccinelle asiatique est difficilement éradicable. Présente sur tous les continents, elle fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et d’une prolifération constante et rapide.
Comment se débarrasser de la coccinelle asiatique ?
Il n'y a pas vraiment de solutions pour l’éradication de la coccinelle asiatique. La prévention reste donc la meilleure solution pour votre habitat. Il est nécessaire de vérifier tous les points d’entrée de l’insecte dans votre domicile. Un contrôle minutieux de votre domicile est alors judicieux.
Pensez à vérifier l’étanchéité de la demeure. Les joints, les fissures, les fenêtres et les bas de portes restent des accès faciles pour la coccinelle asiatique.
Equipez vos portes et fenêtres de moustiquaires. Aspirez et jetez le sac aussitôt. Saupoudrez de la terre de diatomée.